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Grand Chapitre Général Rite Français : Ordres de Sagesse
Le Grand Chapitre Général de la Grande Loge Mixte de France est une Puissance maçonnique souveraine. Il administre aujourd’hui 21 Chapitres de Rite français, qui pratiquent les Ordres de Sagesse du Rite français au-delà du grade de Maître. Les ordres de Sagesse permettent aux SS & aux FF de la GLMF de poursuivre leur cheminement maçonnique au-delà du grade de Maitre, Il s’appuie sur des textes historiques et possède un fonctionnement démocratique par mandat électif à toutes les fonctions.

Le GCG de la GLMF regroupe aujourd’hui plus de 300 membres appartenant tous et uniquement à la GLMF.
Il se réfère aux principes énoncés dans la Constitution de la Grande Loge Mixte de France, il respecte la liberté absolue de conscience de ses membres.
Il n’est donc ni déiste, ni matérialiste, ni spiritualiste, il est porteur d’un humanisme laïque et républicain.

Tout Maître maçon peut être reçu dans un Chapitre de Rite Français. La continuation de son cheminement maçonnique dans les Ordres de Sagesse ne dépend pas des maçons d’un grade plus élevés, mais des membres du chapitre auquel il a choisi d’appartenir. Il n’y a aucune hiérarchie. Il s’agit d’un autre parcours personnel et philosophique, non obligatoire, mais dans la continuité naturelle des trois premiers grades symboliques.
Propos du Grand Orateur, Pour le XXIIème Congrès du GCG GLMF
Laïcité et Liberté des femmes en 2025
Très Sage et Parfait Grand Vénérable, très respectable Président, très illustres soeurs et frères dignitaires à l’Orient, mes soeurs et frères délégué(e)s et maîtres élu(e)s.
Le XXIIe Congrès du GCG GLMF va s’achever dans quelques instants autour d’agapes chaleureuses afin de clore cette journée dans la fraternité qui nous rassemble.
Mais avant de conclure, cette journée riche en échanges, en tant que grand orateur, comme il est de coutume, je vais vous livrer quelques réflexions du travail effectué et à effectuer en rapport avec la laïcité et la
liberté des femmes si chèrement acquise, du, aux sacrifices et luttes menées par des générations de femmes, de soeurs qui se sont battues pour l’égalité et la justice avec courage et détermination.
La laïcité en France est un principe qui vise à assurer la liberté de conscience des personnes, l’égalité devant la loi, ainsi que la neutralité de l’État vis-à-vis des religions.
Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Ce mot laïcité de par sa profondeur, son importance, résonne en nous particulièrement, car il devrait être un refuge pour tous, il garantit la liberté pour chacun de vivre sa foi ou son athéisme au grand jour, sans
crainte d’arrestation, de torture de mort.
La laïcité autorise l’expression de n’importe quelle idée blasphématoire dans les limites du droit, il fait l’honneur de la France, mais dans la guerre culturelle mondiale, il devient un fardeau.
Ce terme que l’on doit dorénavant défendre, alors qu’auparavant, il nous défendait, nous protégeait et nous rassurait. La laïcité se retourne en une insulte dans la bouche des ennemis, de la liberté et de la France. Sans laïcité, il n’y a plus de liberté dans le pays de Voltaire, de Zola, de Baudelaire, de Proust et tant d’autres, dans le pays de Charlie
Hebdo, qui est dorénavant devenu dangereux.
La liberté imperceptiblement est devenue douteuse, suspecte, elle n’est plus la lumière de l’humanité entachée du passé historique de l’occident, elle est devenue la marque du dominant, alors qu’elle était,
le but de tout désir d’émancipation, un espoir inébranlable.
Par lâcheté, par peur, par paresse, par culpabilité, mal placée, l’Occident, l’Europe, la France, se sont laissés dériver vers une tolérance qui laisse s’épanouir l’intolérance.
Helvétius écrivait : « Il est un cas où la tolérance peut devenir funeste à une nation, c’est lorsqu’elle tolère une religion intolérante ».
Au nom d’une tolérance dangereuse, nous avons laissé prospérer l’intolérance qui tue.
Alors il est temps de défendre notre liberté de penser, sans laquelle toutes nos libertés disparaissent.
Pensons à Olympe de Gouges, qui en 1791 à rédigé la Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne, revendiquant, l’égalité des sexes et le droit de vote pour les femmes. Ses idées lui valurent d’être
guillotinée en 1793 sur ordre du comité de salut public, mené par Robespierre. Pensons à Louise Michel et tant d’autres qui continuèrent le combat. Puis le 21 avril 1944, le droit de vote a été accordé sous
l’impulsion du Général De Gaulle, un grand pas. Pensons à Simone de Beauvoir, qui a joué un rôle crucial dans l’émancipation des femmes.
Pensons à Simone Veil qui en 1975, a fait adopter la loi sur l’avortement, une victoire majeure pour les droits des femmes afin de disposer librement de leur corps. Elle énonce : « L’universel seul est
vrai, et l’homme ne peut porter son attention que sur le particulier. Cette difficulté est l’origine de l’idolâtrie, et notre amour, comme notre raison, sont soumis au paradoxe, que ce sont des facultés universelles qui ne
sont susceptibles que d’objets particuliers ». L’universalisme ainsi clarifié, n’est plus un obstacle à l’auto-émancipation, mais sa condition même.
Nos Ordres de sagesse à travers le rite français, travaillent sur cet universalisme, humaniste émancipateur, hérité des Lumières.
Cette lutte féministe découle directement de la revendication universaliste qu’elle partage avec la laïcité.
Après toute cette avancée, il est terrible de constater que les droits des femmes ne cessent d’être bafoués dans le monde. Sur fond d’aggravation de la crise humanitaire et de soulèvements contre la
situation économique, la population afghane a subi une répression extrême et de graves violations des droits humains.
Les talibans ont imposé des restrictions encore plus draconiennes aux femmes, visant à les effacer totalement de la sphère publique. Partout dans le monde des voix se sont élevées pour demander que ces
persécutions perpétrées pour des motifs d’ordre sexiste fassent l’objet d’une enquête pour crime contre l’humanité. La liberté d’expression a été réduite et les personnes qui émettaient pacifiquement des opinions
critiques à l’égard des talibans, étaient victimes de disparitions forcées, de détentions arbitraires, d’arrestations, d’actes de torture, de lapidations. La culture de l’impunité perdure, même pour les crimes de
guerre et les crimes contre l’humanité.
Cette répression sévit aussi en Iran et près de trois quart de la population mondiale, vit sous un régime autocratique qui restreint ses droits et ses libertés. L’insécurité, les crises et l’érosion de la
démocratie ont créé des réactions hostiles aux droits des femmes.
Il s’agit pour nous francs maçons de prendre pleinement conscience de l’humanisme que nous portons et défendons et du devoir de mieux le servir.
Car les menaces contre la liberté d’expression et les valeurs républicaines, se font de plus en plus pressantes. Il est plus que vital de lutter contre les ravages de l’obscurantisme et la barbarie, le combat
pour la laïcité, ne se limite pas à un idéal abstrait, mais concerne des vies humaines, bien réelles.
Notre Rite français à travers le Grand Chapitre Général doit plus que jamais rassembler ce qui est épars, autour de la liberté absolue de Conscience, qui est nécessaire pour mettre en oeuvre la Laïcité.
Le printemps est arrivé !
Il apporte dans son sillage les œufs en chocolat, les fêtes religieuses, le grand nettoyage de printemps, les marchés aux fleurs en bref : le renouveau.
Lorsque j’étais enfant, dans ma région, traditionnellement, le vendredi qui précède Pâques s’organisait à Tournai un marché aux fleurs. C’est à ce moment précis que les coquettes passaient de la garde-robe d’hiver à celle du printemps-été. La préoccupation majeure n’était pas tant religieuse que de faire sensation dans les allées colorées du marché.
Au-delà de l’apparence, changer de vêtements, nettoyer la maison de fond en comble, se gaver de chocolat, rompre le jeûne religieux, participer au culte pour ceux qui le souhaitent sont autant de manière de s’associer au changement, à cette envie profonde de passer de l’ombre de l’hiver à la lumière printanière.
La tradition de fêter le printemps remonte bien avant le christianisme.
Depuis l’antiquité, la première pleine Lune après l’équinoxe de printemps ou vernal était célébrée lors de fêtes populaires.
Dans la Grèce antique, la tradition est basée sur une histoire de famille : Déméter, déesse de la terre et des moissons, a eu avec Zeus une fille qu’elle adore, Perséphone. Zeus l’a mariée à Hadès, dieu des enfers, elle doit donc y vivre avec lui. Sa mère est désespérée et créée la désolation sur terre jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé avec Hadès. Voici l’accord : Perséphone restera 6 mois par an avec son mari (l’automne et l’hiver) et elle reviendra sur terre apporter la lumière et le renouveau au printemps et en été.
Cela méritait bien quelques réjouissances !
Le mot anglais « Easter » est issu du nom d’une divinité saxonne : Ostera déesse du printemps et de la fertilité. Des fêtes annuelles étaient organisées au printemps en son honneur et l’on y offrait des œufs, symbole de vie et des lièvres (animal emblématique de la déesse Ostera), symboles de fécondité (ils deviendront des lapins mais chacun sait qu’ils sont très féconds).
Offrir des œufs au printemps ne date pas d’hier, les Perses en offraient déjà comme porte bonheur il y a 5 000 ans. Cette tradition se retrouve aussi en Gaule et chez les Romains.
Que l’on fête le retour de Perséphone, la vie et la fécondité, la libération des hébreux de la servitude en Égypte, la résurrection du Christ, ou simplement le renouveau, le printemps a une portée symbolique universelle.
Le processus de renaissance est au cœur de toutes nos pratiques, l’initiation en est une belle illustration.
En Franc-Maçonnerie nous travaillons sur nous-mêmes, sur le monde qui nous entoure, nous cherchons toujours à modifier ce qui nous entoure, à l’améliorer.
Il s’agit d’une démarche très intéressante car elle nous met en mouvement, en mouvement perpétuel.
Nous sommes en recherche et nous savons qu’il n’y a pas de réponse unique mais que, comme dans une mosaïque, de petits morceaux de vérité patiemment rassemblés finissent par offrir une image qui s’en approche.
Depuis la nuit des temps, l’être humain s’est trouvé des repères en apprenant de ce qu’il observait dans le ciel et autour de lui. Il s’en est servi pour inventer ses dieux à qui il a confié la mission de donner du sens à son parcours de vie.
De petits bouts de vérité se retrouvent partout et nous rassemblons au sein de notre Ordre, tant de convictions, de traditions différentes. Religion et athéisme y font bon ménage, notre recherche transcende ce qui divise ailleurs.
Notre démarche même devrait nous protéger de tout dogmatisme, de toute tentation de penser que nos convictions prédominent sur celles des autres et pourtant…le temps du fanatisme semble revenu et il est partout autour de nous comme l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Comme l’on résiste à tout sauf à la tentation, continuons à être vigilants et ne nous plaignons pas de l’éparpillement car sans cela nous n’aurions plus rien à rassembler !

Christiane Vienne
SGM de la GLMF
Journée Internationale des droits des femmes
Cette journée du 8 mars rappelle que les inégalités de salaire poursuivent les femmes tout au long de leur parcours professionnel et ont des conséquences lourdes sur les retraites qu’elles perçoivent.
Les journées de mobilisation que nous vivons ne devraient pas occulter cette dimension, les inégalités subsistent et poussent de nombreuses retraitées dans la pauvreté.
Le thème retenu cette année par l’ONU est : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes. »

Pour Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies :

« Ce thème met en avant le rôle crucial de la technologie et de l’innovation dans l’avancement de l’égalité des genres. La technologie peut élargir l’accès des femmes et des filles à l’éducation et leur ouvrir de nouvelles perspectives. Mais elle peut aussi être utilisée pour amplifier les abus et la haine. »

Ainsi que le rappelle notre Sœur Pr. Las. :

« La technologie ne protège les femmes ni de l’exploitation, ni des violences, ni des atteintes sexuelles.
Elle ne les protège pas non plus des systèmes économiques et politiques qui les pénalisent depuis de trop nombreuses années.
À nous de nous protéger et de les protéger. Continuons d’être attentives et d’agir pour toutes les femmes qui n’ont pas le droit de disposer d’elles-mêmes, de leur corps et de leur vie.
Par respect pour toutes les femmes qui se sont battues, avant nous, pour nous toutes. »

Une journée qui ne pousse pas à la fête mais au combat. Ce combat nous concerne tous franc-maçonnes et francs-maçons de la GLMF.

Christiane Vienne
Grand Maître de la GLMF